A la fin du XIXe siècle, l’urbaniste anglais Ebenezer Howard constate que les campagnes sont pauvres et délaissées tandis que les villes qui concentrent le travail souffrent du surpeuplement et de la pollution.
Il met alors au point une forme urbaine qui réunit les avantages de la ville et de la campagne et qui pourra être multipliée pour former des satellites en périphérie des grandes villes : la première garden-city est bâtie en 1904 à Letchworth par les architectes Barry Parker et Raymond Unwin.
Le concept de cité-jardins connait alors un succès mondial : il sera diffusé de l’Amérique à l’Asie et importé en France par Georges Benoit-Lévy.
Grâce à une série de lois en faveur du logement social, notamment la Loi Bonnevay de 1912 permettant la création d’Offices publics d’habitations à bon marché, de nombreuses cités-jardins sont programmées en Région Parisienne. Elles seront plus de 80 à être réalisées par des Offices publics ou des opérateurs privés.
L’Office Public d’Habitations à Bon Marché du département de la Seine, dont Henri Sellier est l’Administrateur délégué, lancera l’édification de 15 quartiers tout autour de la capitale. Parmi ces cités-jardins, celle de Suresnes est programmée dès 1919.
L’environnement urbain dans les cités-jardins est agréable avec une circulation hiérarchisée permettant d’emprunter les avenues, les rues ou les venelles (sentes piétonnes). L’esthétique est omniprésente grâce à des jeux de briques, des mosaïques et des bas-reliefs dans les espaces publics.
Enfin, la nature est préservée avec des cours et des cœurs d’îlots arborés mais aussi des parcs publics avec bassins et fontaines.
Après la Seconde Guerre mondiale, devant la nécessité de construire rapidement de nombreux logements, la forme de cité-jardins est abandonnée en banlieue au profit des Grands ensembles.
Cependant, depuis les années 1970 le concept de cité-jardins est étudié dans les écoles d’architecture : de nouveaux quartiers y puisent leur inspiration pour offrir une mixité et une qualité de vie inégalée aux habitants.
Quelques cités-jardins d’Ile-de-France :
- cité-jardins Blumenthal d’Epinay-sur-Seine, édifiée entre 1912 et 1927 par Georges Vaudoyer
- cité-jardins de Stains, édifiée entre 1921 et 1933 par Eugène Gonnot et Georges Albenque
- cité-jardins d’Orgemont à Epinay-sur-Seine, édifiée entre 1921 et 1933 par Georges Vaudoyer , Jean Philippot, Henri Pacon, Jacques Duvaux, Louis-Clovis Heckly, Georges Appia
- cité-jardins du Marais à Argenteuil, édifiée entre 1923 et 1925 par Hector Caignart de Mailly
- cité-jardins de la Poudrerie à Livry-Gargan, édifiée entre 1925 et 1933 par Hector Caignard de Mailly
- cité-jardins du Pré Saint-Gervais édifiée entre 1927 et 1952 par Félix Dumail, à découvrir sur France inter
- cité-jardins de Champigny-sur-Marne, édifiée entre 1928 et 1949 par Monsieur Pelletier et Godeffroy Teisseire
- cité-jardins du Perreux à Argenteuil, édifiée en 1931 par Hector Caignard de Mailly
Découvrez encore plus de cités-jardins sur le site de l’Association régionale des cités-jardins d’Ile-de-France !
Le centre de documentation du MUS conserve de nombreuses publications autour des cités-jardins dans le monde et du logement social en général.
Retrouvez les publications de Georges Benoit-Lévy ainsi que les rapports d’assemblée générale de l’Association des cités-jardins de France entre 1946 et 1971.
Consultez le fonds bibliographique du centre de documentation relatif aux cités-jardins.