L’Ecole de plein air

Construite entre 1933 et 1935 sur les plans des architectes Eugène Beaudouin et Marcel Lods, l’Ecole de plein air est un projet architectural et pédagogique remarquable, à destination des enfants pré-tuberculeux ou rachitiques.

Au début du XXe siècle, les conditions de vie dans les grandes villes sont souvent déplorables pour les classes populaires, entrainant une recrudescence des maladies et un fort taux de mortalité infantile.

Plusieurs initiatives émergent alors, portées par le mouvement hygiéniste : c’est notamment le cas à Suresnes où le maire Henri Sellier, également Président de l’Office Public d’Habitations à Bon Marché du département de la Seine, va mettre en place un politique globale comprenant un vaste programme de logement social qu’est la cité-jardins et la construction d’équipements d’hygiène, de soins et d’éducation.

Mappemonde de l'Ecole de plein air, collections du MUS

Inspirée par les expérimentations nord-européennes d’écoles de plein air estivales, la municipalité suresnoise dirigée par Henri Sellier lance ainsi, au début des années 1930, un concours d’architecture pour la construction d’un établissement permanent. Celui-ci sera remporté par Eugène Beaudouin et Marcel Lods dont le projet laisse une large place à l’ensoleillement en toute saison et aux circulations douces qui permettront aux enfants fragiles de bénéficier, selon les principes de l’époque, d’une « double ration d’air, double ration de nourriture et demi-ration de travail ».

Achevée en 1935, l’Ecole de plein air de Suresnes est un ensemble architectural remarquable composé d’un corps de bâtiment principal faisant écran aux vents dominants, de huit pavillons de classe aux parois vitrées ouvrantes avec terrasse et classe de verdure ainsi que d’un pavillon médical. Les équipements intérieurs et le mobilier répondent aux besoins des enfants rachitiques et pré-tuberculeux avec des dortoirs, un réfectoire mais aussi des espaces de balnéothérapie et d’héliothérapie. La circulation s’effectue par un système innovant de passerelles et de rampes en pente douce qui s’adaptent au terrain accidenté aménagé en parc paysager.

Le mode de construction est extrêmement novateur avec un système de dalles préfabriquées fixées sur une ossature d’acier.

Classée Monument historique depuis 2002, son entrée est ornée d’un curieux édifice : un globe terrestre  de 5 mètres de diamètre, en béton peint et orné de reliefs. Ce dernier a été restauré par la Ville de Suresnes, recevant le prix départemental des Rubans du patrimoine.

L’Ecole de plein air a toujours été un lieu de réflexion et d’expérimentation pédagogiques notamment en s’ouvrant aux enfants porteurs de handicaps physiques et mentaux dès l’après-guerre. Vendue en 1954 à l’Etat, elle est aujourd’hui occupée par l’INSEI – l’Institut National Supérieur de formation et de recherche pour l’Education Inclusive . Sa valeur architecturale lui vaut un classement au titre des Monuments historique depuis 2002. Il s’agit aujourd’hui d’un des derniers témoignages d’écoles de plein air européennes résultant du courant hygiéniste de l’entre-deux-guerres.

Quelques dates-clés :

  • 1921 : une école de plein air provisoire est organisée à la plaine de la Fouilleuse.
  • 1932 : les travaux de l’Ecole de plein air permanente commencent. Les architectes sont Eugène Beaudouin et Marcel Lods. L’école est municipale, s’intégrant dans le programme du maire Henri Sellier.
  • 1935 : les premiers élèves commencent les cours! Ils sont tous suresnois
  • 1949-1954 : l’architecte municipal, Monsieur Festoc, fait réaliser les premiers travaux d’étanchéité.
  • 1954-1957 : un nouveau bâtiment est édifié par Marcel Lods afin d’accueillir le Centre national d’éducation de plein air (Cnepa).
  • 1955 : le bâtiment Nord est surélevé.
  • 1962 : un centre médico-socio-pédagogique est ouvert dans les locaux.
  • 1964 : le bâtiment est acheté par l’Etat.
  • 1965 : l’Ecole de plein air est inscrite au titre des Monuments historiques.
  • 1971 : le Cnepa devient le Centre national d’études et de formation pour l’enfance inadaptée (Cnefei).
  • 1982-1993 : l’édifice est lourdement rénové par Alain Rivierre et Martine Lods.
  • 1995 : les élèves quittent l’Ecole de plein air qui reste un centre de formation.
  • 2002 : l’Ecole de plein air est classée Monument historique.
  • 2005 : le Cnefei devient l’INS-HEA : il forme les acteurs de l’accompagnement et de l’accessibilité éducative, sociale et professionnelle.
  • 2023 :  l’Institut national supérieur de formation et de recherche pour l’éducation des jeunes handicapés et les enseignements adaptés (INSHEA) devient l’Institut national supérieur de formation et de recherche pour l’éducation inclusive (INSEI).

Le centre de documentation du MUS donne accès à de nombreux ouvrages et travaux d’étudiants sur l’Ecole de plein air de Suresnes et l’éducation en général.

 

Consultez le fonds bibliographique du centre de documentation relatif à l’Ecole de plein air.

Souvenirs de la Maison de verre par Simonne Lacapère