Le couturier Charles-Frederick Worth connaît un énorme succès dans les années 1850 en vendant ses tenues à l’Impératrice Eugénie et sa cour, dont la princesse de Metternich qui a été une de ses premières clientes.
Pour échapper au tumulte parisien, il choisit de s’installer vers 1864 dans une ville calme, bien desservie par le train et accessible à cheval depuis sa boutique de la rue de la Paix : c’est tout naturellement qu’il fait l’acquisition d’un terrain d’une dizaine d’hectares jouxtant la gare de Suresnes sur la ligne Paris-Versailles (actuelle gare de Suresnes Mont-Valérien).
Denis Darcy, son beau-frère, réalise les plans d’un véritable château néo-gothique dont les témoins de l’époque disent qu’il était décoré avec faste (argenterie, faïences précieuses, tapisseries et même une fontaine d’Eau de Cologne !). Charles-Frederick Worth y reçoit ses clientes les plus fidèles qui viennent voir les modèles de robes portés par sa femme Marie. Les immenses jardins de la propriété sont également richement décorés : lacs, fontaines, statues, colonnades et serres agrémentent la déambulation. Les colonnes visibles sur la photographie proviennent du Palais des Tuileries incendié pendant la Commune de Paris.
Worth a choisi d’acheter ces vestiges de la monarchie qui lui avait apporté le succès.
Gaston Worth, fils du couturier se fait construire un pavillon anglo-normand au cœur de la propriété : ce dernier est encore visible aujourd’hui. Le château de Charles-Frederick a été détruit dans les années 1930 lors de la construction de l’Hôpital Foch qui occupe actuellement le terrain. Seul le pavillon d’entrée décoré d’escargots subsiste sur l’avenue Franklin Roosevelt.