En 1951, le Théâtre National Populaire sous la direction de Jean Vilar va investir le Centre de Loisirs Albert-Thomas de la cité-jardins de Suresnes car ses locaux du Palais du Trocadéro sont occupés par l’ONU.
Le centre de loisirs Albert-Thomas est un établissement de 1200 places, inauguré le 27 mars 1938 : il accueille habituellement les habitants de la cité-jardins pour des activités ludiques et culturelles telles la lecture, le cinéma ou le théâtre.
Jean Vilar, qui est directeur depuis 1947 de La semaine d’Art en Avignon –devenue Festival d’Avignon- va offrir au public une nouvelle approche du théâtre. Il organise à Suresnes des représentations en soirée et des week-ends artistiques.
Ces évènements théâtraux sont célébrés par la venue des plus grands noms de l’époque : Gérard Philipe, Maria Casarès ou Philipe Noiret qui s’avèrent très proches du public au cours de ce rendez-vous.
En supplément du programme théâtral, des récitals courts sont donnés par Yves Montand ou Maurice Chevalier. Ce lien reprend l’idée des Festivals d’art dramatique d’Avignon « d’unir très étroitement au cours d’un même spectacle, comme au fil du déroulement d’un ensemble de manifestations solidaires le dramatique et le musical ».
En 1951, les représentations ayant lieu sont Le Cid de Corneille et Mère Courage – Chronique de la Guerre de Trente Ans en douze tableaux de Bertolt Brecht.
La programmation est justifiée et mise en relation avec celle du Festival d’Avignon. Les évènements organisés par le Théâtre National Populaire sont variés et prestigieux.
Près de 15 000 spectateurs viendront assister à cette première saison, ce qui fait de Suresnes un haut lieu du théâtre populaire, même après le retour du TNP au Trocadéro. Le théâtre de Suresnes a été restauré par l’architecte Valeanu. Il porte désormais le nom de théâtre Jean-Vilar et accueille chaque année 40000 spectateurs autour d’une centaine de représentations et d’événements nationaux comme le festival « Suresnes Cités Danse ».