Fondée en 1853 en Suisse par Franz Saurer, l’entreprise Saurer était au départ une fonderie. Elle se spécialisera ensuite dans la fabrication de machines à broder pour se tourner enfin vers la production de moteurs à essence générateurs pour l’industrie ou les machines agricoles.
En 1896, la première automobile Saurer est produite mais cette production est rapidement abandonnée au profit de la fabrique de camions, d’autobus, de cars ou de véhicules de voirie. A la mort du fondateur en 1903, ses fils Adolph Saurer et Julius Emil Saurer prennent la direction de l’entreprise. De nombreuses innovations voient le jour tels les pneus en caoutchouc, les soupapes latérales, le frein moteur ou les véhicules de grande capacité.
Les usines s’exportent hors de Suisse, en France et en Amérique du Nord. Les usines Saurer sont présentes à Vienne, à Lindau (Allemagne), à Milan, à Londres, à Madrid et à Suresnes.
A Suresnes, la firme Saurer ne possède au départ qu’un simple atelier, qui se transformera en 1910 en usine en rachetant l’usine de moteurs à vapeur Darracq-Serpollet située à l’angle des rues de Verdun et Benoît-Malon. Entre 1910 et 1926, elle livrera plus de 10 000 véhicules et emploiera un millier d’ouvriers.
Durant la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement du Reich réorganise la production industrielle automobile : la branche des camions est confiée à Renault-Saurer-Latil-Unic d’après le rapport de la Sûreté nationale du 4 octobre 1940.
En 1956, l’entreprise est rachetée par le groupe Simca, tout comme ses concurrents Talbot et Unic. Simca Poids lourds est racheté par Fiat France, aujourd’hui Iveco.
Le bâtiment accueillant l’usine de Suresnes sera détruit en 2010. Cet élément qui décorait la façade avec le monogramme de la marque a rejoint les collections du MUS en 2014 grâce à un donateur.