Le Mont-Valérien

Culminant à 161 mètres, le Mont-Valérien domine Suresnes. Sa vocation a évolué depuis le XVe siècle attirant les pèlerins puis devenant un lieu militaire portant aujourd’hui la mémoire des victimes de la Seconde Guerre mondiale.

La tradition veut qu’il ait été formé par Saint Maurice grâce à de la terre ramenée de Saint-Denis.
Sa position à l’écart de la capitale a attiré les ermites. Parmi eux, Guillemette Faussart est la première femme à choisir de vivre recluse.

Trois croix monumentales, rappelant le Golgotha, ainsi qu’un chemin de croix sont érigées, faisant du sommet du Mont-Valérien un lieu de pèlerinage, particulièrement fréquenté lors de la semaine sainte.

Cette vocation religieuse perdure jusqu’à la Révolution puis revient à la Restauration.

Le Calvaire du Mont-Valérien, collections du MUS

Le choix du site par Adolphe Thiers pour installer un des 13 forts ceinturant la capitale donne au Mont-Valérien une vocation militaire.
Sa position stratégique et son puissant arsenal en font un site très actif durant la guerre franco-prussienne puis la Commune.

Il est naturellement occupé par les troupes allemandes dès le 24 juin 1940 : il devient alors le plus important lieu d’exécution de la zone occupée avec 1 008 fusillés.

Depuis 1960, le Mémorial de la France combattante voulu par le général de Gaulle rend hommage à ces victimes.

Quelques dates-clés :

  • 1556 : Guillemette Faussart, recluse, fait construire sur le Mont-Valérien une chapelle dédiée au Saint-Sauveur en souvenir de son lieu de naissance à Paris. Le Calvaire, constitué de trois croix monumentales est édifié à proximité.
  • Fin du XVIe siècle, Jean de Houssay rassemble une communauté d’ermites.
  • 1634 : Hubert Charpentier, théologien et prédicateur, initie le pèlerinage au Mont-Valérien. Une église dédiée à la Sainte Croix est bâtie. La congrégation des prêtres du Calvaire réunit 13 membres.
  • 1785-1789 : Thomas Jefferson, ambassadeur des Etats-Unis, effectue une retraite au sein de la communauté des ermites.
  • 1641 : Un chemin carrossable est aménagé pour accéder au Calvaire, selon la volonté de Catherine de Médicis.
  • 1685 : Un escalier monumental est édifié sur le flan Est de la colline, vers Paris.
  • 1789 : Les croix du Calvaire sont abattues pendant la Révolution, les chapelles sont détériorées.
  • 1805 : Le domaine qui avait été déclaré Bien National et racheté par Antoine Merlin de Thionville est mis en vente. Le Mont-Valérien est rendu au culte.
  • 1808 à 1811 : Des moines trappistes séjournent sur le Mont-Valérien. Ils sont expulsés.
  • 1812 : Napoléon Ier fait construire une maison d’éducation pour les orphelines de la Légion d’Honneur. L’architecte Nicolas Vestier est nommé, sous la supervision de Charles Percier et Pierre Fontaine. Le bâtiment accueillera finalement une caserne.
  • 1815 : Charles Forbin-Janson relance les pèlerinages sous la Restauration. Le Calvaire est reconstruit, tourné vers Saint-Cloud.
  • 1830 : Le Calvaire est détruit.
  • 1840-1846 : Une forteresse militaire est construite, intégrant la ceinture des 13 forts de Thiers autour de la capitale.
  • 1850 : Le Mont-Valérien est rattaché à Suresnes.
  • 1870 : A partir du 22 septembre, l’artillerie pilonne les troupes prussiennes.
  • 1871 : Le Fort du Mont-Valérien reste fidèle à Versailles : il est le seul à ne pas tomber  aux mains des Fédérés. 15 500 obus sont tirés sur les assiégés.
  • 1894 : Une école de télégraphie est créée.
  • 1898 : Les lieutenants-colonels Picquart et Henry sont incarcérés dans une casemate dans le cadre de l’Affaire Dreyfus. Le 31 août, le lieutenant-colonel Henry se suicide.
  • 1913 : Le 8e régiment du Génie s’installe. Il devient en 1947 le 8e régiment des transmissions, encore en activité sur le site.
  • 1939 : Le régiment des transmission part au front : la forteresse demeure un dépôt de munitions.
  • 1940 : Le fort est bombardé et la Wehrmacht s’en empare le 24 juin. La clairière servira de lieu discret pour l’exécution de plus de 1 000 fusillés, faisant du Mont-Valérien le principal lieu d’exécution de la zone occupée.
  • 1944 : Suresnes est libérée le 20 août : les soldats allemands se retranchent dans la forteresse. Ils se livreront le 26 août.
  • 1945 : Le général de Gaulle choisit le Mont-Valérien comme haut lieu de la mémoire nationale.
  • 1960 : Le Mémorial de la France combattante est inauguré.

 

Le centre de documentation du MUS conserve des ouvrages du XIXe siècle ainsi que des publications contemporaines sur l’histoire du Mont-Valérien. 

Consultez le fonds bibliographique du centre de documentation relatif au Mont-Valérien.

 

Le Mont-Valérien, de l'histoire à la mémoire par Frédéric Turpin

Les collections du MUS conservent de nombreuses gravures du Mont-Valérien et son Calvaire ainsi que le très rare Livre d’Eglise et Cérémonial des Hermites du Mont-Valérien.

Consultez les collections du MUS relatives au Mont-Valérien.

Pierre tombale de Guillemette Faussart, détail, inv. 997.00.2280
Le Calvaire, inv. 997.00.1198
Le Calvaire du Mont-Valérien, inv. 997.00.792
Vue du Calvaire prise du côté de Saint-Cloud, inv. 997.00.2216
Livre d'Eglise et Cérémonial des Hermites du Mont-Valérien, inv. 997.00.3324
"Exercice du rendez-vous commun de quelques personnes affligées, assemblées sur le Calvaire aux pieds de Jésus, chef des amateurs de la croix, à heure convenue entre tous les associés", inv. 997.00.1784
Vue du cimetière du Mont-Valérien, inv. 997.00.1074
Vue du cimetière du Mont Valérien. Escalier de cent marches de l'entrée du fort au plateau, inv. 997.00.850
Maquette du fort du Mont-Valérien au Musée des plans-reliefs, inv. 997.00.746
Fort du Mont Valérien. Une caserne et le bâtiment des officiers. Vue prise à l'ouest, inv. 997.00.2259