Quel chantier !
Le barrage-écluses de Suresnes est le premier édifice de ce type en aval de Paris : il garantit donc un niveau d’eau suffisant pour la navigation dans la capitale.
L’idée de sa construction est émise par le préfet Haussmann en 1861. Huit années plus tard, un barrage à aiguilles, un déversoir fixe et une passe d’écluse sont fonctionnels.
Ces grands travaux font l’objet de représentations iconographiques comme cette œuvre d’Henry Brémond pour l’escalier de l’Hôtel de ville de Suresnes.
Une, deux, trois écluses
À la fin du XIXe siècle, un grand plan de navigation est prévu entre Paris et le Havre : le barrage-écluses de Suresnes est remodelé.
La passe de l’écluse est agrandie, une nouvelle passe de 180 mètres est construite et le barrage modifié.
Il faut faire face à des flux de circulation fluviale de plus en plus importants et garantir la possibilité de naviguer en période de sécheresse ou de crue.
Un sujet d’inspiration pour les artistes
Les ouvrages d’art constituent un sujet de prédilection pour les peintres de la modernité, qu’ils soient impressionnistes ou post-impressionnistes comme Paul Signac.
Voies de chemin de fer, gare, ponts et écluses sont des thèmes de choix pour illustrer les bouleversements qui frappent la banlieue à la fin du XIXe siècle.
Ce dessin n’est pas précisément daté. On sait que Paul Signac s’est lié d’amitié avec Vincent Van Gogh avec qui il parcourt les berges de la banlieue parisienne en 1887.
Il livre ici une œuvre dessinée à l’encre de Chine et au crayon noir qui dénote avec sa production très colorée appartenant au mouvement pointilliste.
Et aujourd’hui ?
En 1972, une troisième passe est ajoutée aux écluses.
Conçue par les ingénieurs Alain Gauthier et Michel Paquet, elle peut laisser passer les convois de 5000 tonnes et d’un tirant d’eau de 4 mètres.
De nos jours, le maniement des vannes est entièrement automatisé. VNF – Voies navigables de France Bassin de la Seine et Loire aval est l’opérateur responsable de cet équipement.
Ce sont environ 80 bateaux qui franchissent quotidiennement les écluses de Suresnes soit 23 millions de tonnes de marchandises et 7 millions de passagers par an !
Carte d’identité de l’œuvre
Titre : Les écluses de Suresnes
Numéro d’inventaire : 2001.5.1
Auteur : Paul Signac (dessinateur)
Millésime de l’œuvre : Entre 1885 et 1930
Technique et matériaux : lavis, encre de Chine, crayon noir sur papier
Dimensions : H. 26,5 cm ; l. 42,5 cm
Acquisition récente, achat en vente publique en 2001
Lien vers la notice de l’œuvre