Une réalisation innovante
En 1927, un nouveau groupe scolaire est inauguré sur le plateau Nord de la ville de Suresnes pour accueillir les enfants du quartier mais aussi ceux des habitations à bon marché récemment construites dans la ville voisine de Puteaux.
L’école réunit six structures pédagogiques différentes sur un terrain de 1,3 hectares.
L’une accueille les classes maternelles, deux sont consacrées aux niveaux primaires, filles et garçons, tandis que les trois autres dispensent un enseignement primaire supérieur et spécialisé dans le commerce ou l’industrie (automobile, aviation, radiotechnique).
L’architecte est Maurice Payret-Dortail. Il a déjà travaillé pour la Ville de Paris et conçu les cités-jardins de l’Aqueduc à Arcueil-Cachan et du Plessis-Robinson. Il se montre très sensible aux idées hygiénistes.
Le lycée prendra finalement le nom du chimiste Paul Langevin en 1948.
Autour d’une cour…
Chacune des structures pédagogiques dispose d’une entrée autonome sur la rue et d’une cour particulière.
Outre les espaces pédagogiques classiques, le groupe scolaire Payret-Dortail dispose d’une piscine avec bains-douches surmontée d’une salle de gymnastique modulable en salle des fêtes, un bureau d’inspection médicale, un service social ainsi qu’un réfectoire.
Ces espaces communs sont placés au cœur de l’établissement de façon à ce que tous les élèves convergent vers eux.
Ce plan autour d’une cour d’honneur accueillant un pavillon des sports inspirera Alexandre Maistrasse pour la création, quelques années plus tard, du groupe scolaire Aristide-Briand de la cité-jardins (actuel collège Henri-Sellier).
L’école pratique d’industrie
Les ateliers d’enseignement technique sont spacieux et équipés en électricité. Les élèves y reçoivent un enseignement professionnel de qualité afin de pouvoir intégrer les industries de pointe, notamment présentes à Suresnes.
En 1941, six professeurs créent un groupe clandestin baptisé « Le Gaulliste ». L’année suivante une imprimerie clandestine produit des tracts et des faux papiers et stocke les journaux de la résistance intérieure. Le cours de radiodiffusion, interdit par l’occupant, est maquillé en cours d’électricité afin d’émettre clandestinement.
L’enseignement des sciences
Des salles de cours sont conçues spécialement pour certaines disciplines : dans l’amphithéâtre de physique et de chimie doté d’une paillasse, d’une hotte et d’un système d’ouverture, la communication sécurisée des produits s’effectue à partir d’un local technique de préparation.
Une deuxième salle où les tables sont disposées en gradins permet l’enseignements des disciplines scientifiques.
Et aujourd’hui ?
De nos jours, le lycée Paul-Langevin propose des baccalauréats généraux avec des options rares comme le japonais, mais aussi des baccalauréats Sciences et technologies de la gestion (STMG) et Sciences et technologies de laboratoires (STL). Il compte également des classes de BTS spécialisées dans le management et/ou la gestion.
Après une rénovation des salles de classes dans les années 1990, c’est au tour de la piscine et du gymnase d’être respectivement transformés en salle des professeurs et en centre de documentation et d’information par l’agence Catherine Proux.
L’ensemble formé par la piscine et le gymnase est classé Monument historique depuis 1996. Il conserve des éléments permettant d’évoquer sa fonction originale.
Les œuvres d’art de la Manufacture de Sèvres voulues par Henri Sellier ont été restaurées par la Ville de Suresnes et remises en place dans la cour et la salle des professeurs.
Carte d’identité de l’œuvre
Titre : Piscine de l’école Payret-Dortail (actuel lycée Paul Langevin)
Numéro d’inventaire : 997.00.281
Auteur : TOURTE H. (photographe) ; PETITIN M. (photographe)
Millésime de l’œuvre : Après 1927
Technique et matériaux : papier (photographie)
Dimensions : H. 25 cm ; l. 32,9 cm (support) ; H. 16,3 cm ; l. 21,6 cm (photographie)
Issue du fonds ancien du musée
Lien vers la notice de l’œuvre