Vivons cachés
Dès le XVe siècle, des laïcs se retirent au sommet du Mont-Valérien afin d’y vivre une existence de méditation et de prières.
Parmi eux, Guillemette Faussart fait construire une chapelle dédiée au Saint-Sauveur. Trois grandes croix y sont adjointes : elles rappellent la crucifixion de Jésus et se nomment « Calvaire ».
Au siècle suivant, c’est une communauté d’ermites qui se constitue autour du frère Jean de Houssay. Ils reçoivent des laïcs qui effectuent une retraite : parmi eux, Thomas Jefferson, ambassadeur des Etats-Unis !
Un pèlerinage à Suresnes
C’est en 1634 que le pèlerinage du Mont-Valérien est initié par Hubert Charpentier.
Le site est aménagé pour accueillir de nombreux visiteurs, particulièrement pendant la Semaine Sainte.
Une église dédiée à la Sainte-Croix est édifiée et une congrégation de prêtres installée.
Par ailleurs, un escalier faisant face à Paris constitue la partie centrale d’un Chemin de Croix constitué de chapelles au décor peint.
Les religieux ainsi que des personnes fortunées se font enterrer au sommet du Mont. Leurs tombes sont encore visibles aujourd’hui au sein de la forteresse.
Les vestiges du pèlerinage à Suresnes
La ville conserve des traces de son célèbre pèlerinage. Parmi elles, le nom des rues rappelle ce passé, notamment la rue de la Procession et la rue du Calvaire dont le tracé correspond au chemin carrossable établi suivant la volonté de Marie de Médicis.
Elle disposait jusqu’au XXe siècle d’une fontaine nommée « Fontaine du Tertre » où les pèlerins pouvaient se rafraîchir durant leur ascension.
Et aujourd’hui ?
Lors de la Révolution, les croix du Calvaire et les chapelles sont abattues. Les bâtiments sont déclarés bien nationaux.
Après l’achat du site par Merlin de Thionville, le culte reprend durant quelques années. Le Mont-Valérien retrouve même une petite communauté de moines trappistes.
En 1812, Napoléon Ier les expulse et fait construire une maison d’éducation destinée aux orphelines de la Légion d’Honneur encore visible de nos jours. Elle ne remplira finalement pas sa vocation originale et sera transformée en caserne.
À la Restauration, le Calvaire est réinstallé et les pèlerinages reprennent pour définitivement disparaître en 1830.
Place désormais à la vocation militaire du Mont-Valérien !
Carte d’identité de l’œuvre
Titre : Vue du Mont Valérien ou Calvaire à deux lieues de Paris
Numéro d’inventaire : 997.00.795
Auteur : Anonyme
Millésime : XVIIe siècle
Technique et matériaux : papier vergé (imprimé)
Dimensions : H. 32,6 cm ; l. 44 cm
Issue du fonds ancien
Lien vers la notice de l’œuvre