Harmonie olfactive
Dans la première décennie du XXe siècle, le parfum fait son entrée dans de nombreux foyers grâce à une production industrialisée.
Tandis qu’autrefois les parfums étaient composés sur mesure pour une clientèle fortunée et vendus dans des flacons standardisés, François Coty révolutionne la parfumerie. Il veut créer des parfums ressemblant à chaque femme : pour ce faire, il développe des senteurs nouvelles grâce à des produits de synthèse et s’associe à de grands verriers comme Baccarat ou Lalique pour les flacons. Il développe également des cosmétiques parfumés.
La maîtrise de l’intégralité des procédés de fabrication lui permet de limiter les coûts des flacons en cristal. Grâce à ces innovations et à une communication offensive, son succès est fulgurant.
Suresnes, la cité des parfums
François Coty fonde à Suresnes sa Cité des parfums, au bord de la Seine à proximité du pont. L’usine n’aura de cesse d’être agrandie afin de regrouper production de parfums et cosmétiques et services commerciaux.
Le succès est tel que des ateliers annexes sont déplacés à Puteaux (fabrication des tubes de rouge à lèvres, dorure, taille des flacons), Neuilly (impression et montage des coffrets) et Pantin (cristallerie).
Une usine en perpétuelle évolution
François Coty rachète en 1907 une partie du parc du Château de la Source pour y installer ses ateliers. Le site bénéficie d’un emplacement idéal en bord de Seine et à proximité de l’ancien pont de Suresnes. L’usine est un perpétuel chantier pour installer tous les ateliers !
A la mort du fondateur en 1934, M. Greislamer, administrateur-délégué de la Société Coty confie à Jean Barot la réalisation d’une nouvelle usine.
Les bâtiments principaux forment un fer à cheval autour d’une cour-jardin. Une des ailes se prolonge pour border une cour d’honneur.
Un nouveau bâtiment… sans le fondateur
La presse de l’époque loue le travail de l’architecte Jean Barot qui réussit à allier le caractère industriel et l’esthétique.
Les services se trouvent regroupés avec la conservation de quelques bâtiments anciens le long de la rue de Saint-Cloud.
La construction nouvelle s’organise autour d’un bâtiment central en forme de fer à cheval formant une cour d’honneur. L’une des branches se prolonge en aile secondaire.
La zone réservée à la chaufferie visible sur ce cliché est notamment traitée de manière monumentale, structurant l’ensemble de l’édifice.
Un lieu prestigieux
La cour d’honneur est décorée de parterres fleuris avec, de part et d’autre de l’entrée, des fontaines décorées de bas-reliefs. Ces sculptures d’Augustin Sallé sont aujourd’hui placées dans le parc du château qui jouxte cette ancienne usine.
Et aujourd’hui ?
A la mort de François Coty en 1934, un nouveau bâtiment est construit à Suresnes et la société poursuit son développement, notamment aux Etats-Unis. Le site de Suresnes ferme ses portes dans les années 1960.
En 2003, le site est réaménagé par le cabinet des architectes Denis Valode et Jean Pistre qui ajoutent des extensions contemporaines au site des années 1930 conçu par Jean Barot. Depuis 2016, c’est le siège de l’entreprise Bel qui est installé en ces murs.
Carte d’identité de l’œuvre
Désignation : « L’Effleurt » de COTY
Numéro d’inventaire : 997.00.696
Auteur : LALIQUE René (verrier) ; COTY François (fabricant)
Millésime : Entre 1908 et 1910
Technique et matériaux : cristal (moulé, soufflé)
Dimensions : H. 11,5 cm ; l. 5,2 cm ; P. 3,3 cm
Issue du fonds ancien
Lien vers la notice de l’œuvre